NOTES

 

Autres titres de La Nuit des rois ou, dans la traduction de François-Victor Hugo, Le Soir des rois. Publiée seulement en 1623, la pièce avait été jouée en 1602, écrit François-Victor Hugo (t. XIV Les Farces, p. 63) -indication reprise par Hugo au sous-chapitre suivant, voir la note à « Harefield »).

 

Pour François ou Francis Bacon (1566-1626), ceci à l'article de son nom du Dictionnaire de Chaudon et Delandine: « La reine [...] le nomma son avocat extraordinaire. Bacon, pour faire sa cour à sa bienfaitrice, justifia la condamnation du comte d'Essex, qu'il avoit flatté pendant sa vie, & dont il avoit reçu toutes sortes de bienfaits. Cette ingratitude fit autant abhorrer son caractère par le public, que les gens éclairés estimoient ses talens; il manqua plusieurs fois d'être assassiné. Dès que Jacques II eut la couronne d'Angleterre, le philosophe Bacon fut un de ses flatteurs, & il reçut pour prix de ses adulations le titre de chancelier, après avoir exercé la charge de procureur-général. » La suite de sa carrière n'est pas moins exemplaire: concussion, exactions et corruption le conduisent à la Tour de Londres d'où le tire la faveur du roi. Il quitte enfin les affaires. « Ce fut alors que ses plus célèbres ouvrages parurent. »

L'assassinat de Monaldeschi sur l'ordre et sous les yeux de Christine de Suède (« Quoi! tu respires encore, et je suis Reine! ») est célèbre; l'est un peu moins la défense prise à cette occasion de la raison d'Etat par Leibniz. Hugo pouvait la connaître par toutes sortes d'écrits ou, plus simplement, par le Dictionnaire de Chaudon et Delandine à l'article MONALDESCHI: « Cet attentat contre l'humanité, l'opprobre de la vie de Christine, fut commis à Fontainebleau, le 10 octobre 1667. Cependant quelques jurisconsultes écrivirent des Dissertations pour le justifier. Ces dissertations, triste monument de la flatterie des gens de lettres envers les rois, furent la honte de leurs auteurs, et ne servirent pas à disculper Christine: il est fâcheux de trouver le nom d'un Leibnitz parmi les apologistes d'un assassinat. "La postérité, dit d'Alembert, trouvera bien étrange qu'au centre de l'Europe, dans un siècle éclairé, on ait agité sérieusement si une reine qui a quitté le trône n'a pas le droit de faire égorger ses domestiques sans autre forme. Il auroit fallu demander plutôt, si Christine sur le trône même de Suède, auroit eu ce droit barbare: question qui eût été bientôt décidée au Tribunal de la loi naturelle et des nations." »